De retour du Trail du Petit Saint Bernard, mon premier 40km pour 2250m de dénivelé positif.
J’avais vu des photos quelques mois plus tôt, j’en rêvais, mais la question était surtout de savoir si ce n’était pas trop ambitieux car je n’avais jamais parcouru une telle distance et un tel dénivelé. Mais qui ne tente rien, n’a rien…
Florent, à qui, j’en avais parlé, a tout de suite relevé le défi. Nous voilà donc dimanche matin levé à 5h pour prendre un bon petit déjeuner et se préparer.
Arrivés au point de départ, à l’hospice du Petit Saint Bernard (alt. 2150m), à 7h30, 4° dans le brouillard, on nous annonce que le départ est décalé d’une ½ heure pour permettre au brouillard de se lever. Pendant ce temps on s’échauffe…
Il est temps de rejoindre le sas de départ. Je me suis placé volontairement en fin du 2e tiers du peloton car il va falloir bien gérer si je veux aller au bout. Florent est mieux placé et je sais déjà que l’on se reverra uniquement à l’arrivée… Haha il est bien plus rapide que moi !
Quelques minutes avant le départ, je suis concentré sur ma course, j’ai mémorisé le profil, les barrières horaires…
8h30, c’est parti ! On est 600 participants à s’élancer, plus de 500 sur le 40km solo, 80 sur le relais (24km et 15km en relais). Un baiser de la main en passant à côté de ma petite femme qui est venue nous encourager et nous supporter…
Après une petite montée vers le Col du Petit Saint Bernard, on descend sur les 8 premiers km. C’est la première fois que je fais un trail où on commence par le dessert… Mais au final cela permet de se chauffer et de ne pas faire monter le cardio trop haut et trop rapidement compte tenu de l’altitude.
8e Km : La descente c’est terminé ! On attaque la montée vers le Col des Chavannes (alt. 2603m, 800d+). Il est temps de sortir les bâtons. Et là c’est la tuile, impossible de les bloquer, l’ergot qui reste enfoncé dans son logement !? On est dans une sente, en file indienne, en marchant je n’arrive pas à débloquer les ergots, je me mets sur le côté pour essayer de voir ce qui coince… Pour l’un, j’y arrive mais l’autre est plus récalcitrant, je perds trop de temps, je repars tout en essayant de débloquer le second. Je vais batailler encore un bon moment avec, mais au final c’est bon, je vais pouvoir reprendre un rythme normal.
La montée est roulante, mais l’altitude fait que le cardio est trop haut. Fort de mon expérience précédente, pour le Verdon Challenge Canyon où j’étais bien “cramé”, je sais que si je veux aller au bout il faut absolument que je gère le cardio comme il faut, sinon, c’est l’explosion assurée… Je décide de ralentir la cadence, de marcher comme le font mes autres compagnons. En procédant de la sorte, je fais descendre ma fréquence cardiaque de pratiquement 15 pulsations/minute, c’est plutôt positif et au final je vois que j’arrive même à doubler. Je discute avec plusieurs personnes sympathiques pendant cette montée. on a le « smile ».
Arrivée au 1er ravitaillement. Il a été déplacé, 15e km au lieu de 17.
On boit, on s’alimente un peu et c’est reparti reste 2 km avant le Col.
Col des Chavannes, 1ère barrière horaire passée. Le paysage est grandiose avec la vue sur le Mont Blanc. J’en ai la larme à l’œil 🙂
Descente vers le Col de la Seigne (alt. 2516m, frontière Italie/France), dans un pierrier, ça glisse, faut être attentif, il s’agit de ne pas tomber, concentration maximale !!!
Le Col passé, une belle descente sur plusieurs km qui permet d’admirer tous ces beaux paysages. On perd 500m de dénivelé. Je me concentre sur ma foulée et tente de ne pas descendre trop vite car il faut en garder sous le pied, le plus dur est à venir…
23e km. On attaque la montée jusqu’au Col de l’Ouillon (alt. 2612m, 600d+). Je me sens bien, j’attaque d’un bon pas, marche et bâtons. Je pense à ma fille, Jade, avec qui nous avons partagé une belle randonnée cet été dans le Mercantour, tic tac tel un métronome avec ses bâtons 😊.
24e km. 2e barrière horaire passée. Ça grimpe sévère par une petite sente, il est très difficile de doubler et de garder un rythme régulier. Je surveille toujours mon cardio, c’est haut mais bon il faut avancer !
Je suis en compagnie d’une charmante personne, qui vient du haut Doubs, avec un bel accent, on papote, on s’encourage, elle me précède mais a une belle cadence.
On a beau lever la tête, toujours pas de Col en vue…
ça y est, on le voit, beaucoup de trailers sont dans le dur ! Aller, aller, on y est presque…
26e km. Le Col de l’Ouillon est franchi et toujours cette vue magnifique, ce relief partout, ces couleurs, on est tout petit. On ne traîne pas, c’est parti pour 5km de descente vers le vallon du Fornet (600d-). La fatigue arrive, les jambes répondent moins bien, le cardio a du mal à descendre, un fond de mal à la tête depuis un moment certainement dû à l’effort et à l’altitude. Ma compagne de trail me demande si je veux passer devant pour aller plus vite… Haha j’ai du mal à suivre, alors si je passe devant je vais ralentir la cadence !
31e km, 2e et dernier ravito et dernière barrière horaire : 1h30 d’avance sur la limite. Pas mécontent de pouvoir m’arrêter un moment. Il faut se requinquer un peu, boire et manger, prendre des forces car le pire est à venir. Après quelques minutes, on se met en route.
Après 1,5 km de faux plat, un mur devant nous, le Col de la Forclaz (alt. 2525m). On a du mal à réaliser qu’il va nous falloir grimper tout là haut. Nous allons devoir avaler 500 à 600 d+ sur 2km et sur une pente supérieur à 15%.
Dès le début de la montée, je sens que la fatigue est bien là et que le cardio est trop haut mais je m’accroche, je suis toujours dans les traces de ma compagne de trail. 15 minutes plus tard, je lui dit de continuer à avancer, il faut que je me pose un moment afin de récupérer un peu. Je reprend mon souffle puis reprend la montée. Un sacré casse patte !!!
Mais oui, bien sûr, où avais-je la tête ? j’avais prévu une playlist à écouter en cas de coup dur… Il est temps de sortir les écouteurs. De Conquest of Paradise (eh oui… UTMB, on peut toujours rêver), en passant par Sardou, Calogéro, ACDC, Supertramp, Mahé, Jain vont me booster et me donner la niaque. Et c’est peu dire car je vais même arriver à doubler dans cette montée infernale.
34e km, Col de la Forclaz : J’y suis, content d’avoir enfin franchi ce Col. Maintenant il faut gérer la descente vers le Col du Petit Saint Bernard (alt. 2150m, 400d-) et pratiquement 5km à parcourir. Je vais continuer en musique, j’en ai besoin psychologiquement, il me tarde maintenant de franchir cette ligne d’arrivée !
La vue sur les massifs montagneux voisins est encore magnifique mais le brouillard fait de nouveau son apparition. La descente est belle, sans trop de difficulté si ce n’est les ornières étroites qui font office de trace. Bref mieux vaut rester attentif, chuter maintenant serait dommage… Au bout de quelques kilomètres les ornières laissent place à une piste plus large, on est maintenant un peu plus bas que l’hospice, il faut regrimper pour rejoindre la ligne d’arrivée. Encore quelques dizaines de mètres… Beaucoup de personnes sont là à nous encourager, à attendre l’arrivé de leur trailer et puis je vois ma petite femme, qui est là, qui me guette, je suis aux anges… Encore quelques mètres et je passe sous l’arche.
Ça y est, c’est terminé ! Au final il m’aura fallu 7h15m35s pour franchir la ligne d’arrivée. 279e au général sur 406 classé, 65e dans ma catégorie (VM1) sur 95 classé.
Ce que je retiens de ce trail, c’est la beauté des paysages, le très bon accueil à l’hospice du Petit Saint Bernard, une équipe organisatrice et des bénévoles très sympathiques. Merci à eux ! Pour ma part, j’ai mieux gérer l’effort ce qui m’a permis d’aller au bout. Mais il reste encore du chemin…
Diego, je te dédie cette course. Tu m’a accompagné pendant tous ces kilomètres, et tu m’a donné de ta force, de ton mental dans les moments difficiles…
Site de l’organisation :
Vidéo de présentation :
Salut Anthony,
Je découvre ton blog aujourd’hui.
Que de merveilleux souvenirs écrits sur la toile.
Je suis émue de ta dédicace pour Diego.
Il serait un de tes plus grands « fan » j’ens suis sûre.
Que l’Amour te garde.
Je t’embrasse !
Merci Sophie pour ce message qui me touche !
Tu le sais, je lui parle et je le sollicite souvent lors de mes sorties sur les sentiers.
Et je suis content de partager ces moments avec Diego !
Je t’embrasse très fort 🙂